On l'a attendu, redouté, espéré, envisagé, peu importe. L'émotion est la même. Mélange de joie et d'excitation avec une bouffée d'angoisse en arrière fond. La prise de sang ne viendra que confirmer ce que l'on sait déjà, ce que l'on ressent, ce que ce petit test nous indique avec son air innocent: Quelque chose a changé et rien ne sera plus comme avant.



Notre nombril.
Au début, on le regarde avec curiosité, rien a changé ou presque pour les chanceuses qui ne souffriront pas vraiment "d'effets secondaires". A part une grosse fatigue, comme si notre corps nous avertissez sur la période de couvade à venir, nous familiarisant avec notre nouvelle meilleure amie: la fatigue. On apprivoise doucement son état et on entrevoit notre avenir en tant que futur parent.




(...)







 Devenir parent.
Quelle drôle d'idée de vouloir enfanter d'autres petits humains dans ce monde déjà pas très net. On a déjà tellement détesté nos parents pour les dégâts qu'ils ont pu faire et ne surtout pas vouloir reproduire les mêmes, que prendre une telle responsabilité, en espérant faire mieux, paraît surtout bien prétentieux... On pourra se donner milles et une raisons pour justifier l'envie de devenir parent...Bonnes ou mauvaises, il s'agit surtout d'une envie irrationnelle au départ qui vous prend un beau matin en vous imaginant le nombril en relief et qu'il appartient à chacun de se dire qu'elle fondera ou non son bonheur. 






Vous reconnaîtrez que c'est tout de même une expérience fascinante qui possède une part de magie même pour ceux qui la trouve "étrange". Porter en soi un être humain que l'on construit l'air de rien est quand même quelque chose d'assez dingue même pour nous même !! Expérience partagée par des millions de femmes sur Terre qui pourront en parler entre elles des heures entières mais qui le vivent pas moins seule, intimement dans leur chair. Même si nous tentons désespérément de faire partager au papa ce qu'il peut à peine effleurer et percevoir de là où il est, en tirant sa main pour venir la coller de longs instants sur notre ventre, le menaçant de mort s'il ose se défendre ! 



Au début, la question qui revient souvent c'est : "Ca ne te fait pas bizarre d'avoir un alien qui gigote dans le ventre ? " Oui, même votre conjoint se posera la question même s'il n 'osera pas vous la poser directement...Et vous essaierez désespérément d'expliquer avec un air ahuri que cela vous a paru naturel dès que cela s'est manifesté. Vous finirez alors définitivement par être perçu comme un véritable extraterrestre par votre interlocuteur. Bon ça dépend des femmes bien sur, ce n'est pas un cas général, mais à partir du moment où l'on sait qu'il est là , notre main passe inconsciemment 200 fois par jour comme une caresse bienveillante et apaisante sur notre bidon naissant. On le dorlote, le caresse, on le protège, lieu de recueil et de douceur, chaque coup nous apparaît comme un miracle et l'on esquisse un sourire béat. 




Au cours des premiers mois, on ne change pas vraiment nos habitudes. On remet les mêmes vêtements qui se tendent joliment sous notre petit bidon naissant. On se sent jolie, féminine, désirable, accomplie. Le premier trimestre passe en un éclair entre projections et idéaux.Puis on entame le deuxième plus sereine, rassurée que bébé soit bien accroché et que les premières analyses aient été validés alors qu'on arrive plus à imaginer notre vie sans qu'il fasse partie de nos projets.




 Puis on rentre dans le vif du sujet. Les examens médicaux s'intensifient et notre tour de taille aussi. Le ventre n'est pas le seul à s'arrondir et il ne se laisse plus vraiment oublier. Chéri s'en étonne tous les jours de le trouver encore plus rond que la veille. On dit au revoir avec nostalgie (et angoisse) à notre jean favori et ce joli chemisier cintré parce qu'on ne sait réellement pas quand est ce qu'on se reverra le porter. Nouveau corps, nouvelles courbes. Si on s'habitue très vite à l'idée de porter un enfant en devenir blottit en nous dans un ventre qui s'étire à l'infini , perdre le contrôle de son corps et le voir changer n'est pas chose facile. Nous devenons un nid, un cocon, un hôtel 4 étoiles ( 5 si on considère nos menu gastronomiques avec les fines pâtisseries et gourmandises dont nous sommes les seules à payer le prix tandis que baby se lèche les babines ... ). 





La grossesse: merveilleuse période de plénitude où un clignement d'oeil suffit à nous essouffler, où nos mouvements sont semblables à ceux d'une otarie lorsqu'on essaie de trouver une position confortable dans le lit, où on se lève 7 fois dans la nuit pour soulager sa vessie, sans doute encore une ruse de notre corps pour nous entraîner à nous réveiller la nuit pour notre progéniture j'en suis sûre ! 









 Psychologiquement, on est étriquée, écartelée entre envie de rire et envie de pleurer, moments d'euphorie et d'angoisse panique, envie de tout...puis de rien.Sauf que l'écart entre les deux états ne varient pas d'un jour à l'autre mais d'une minute...à une autre. Humeurs changeantes et crises de nerfs. Bienvenue dans ma tête de femme enceinte. 






Je suis sûre de tout et plus sûre de rien. Je ne me suis jamais sentie aussi invincible et vulnérable. Stressée et confiante. Fatiguée et enthousiaste. Les hommes essaient de suivre puis renoncent, comprenant eux aussi pourquoi on appelle le jour J :
 la DELIVRANCE. 




Etre enceinte est un paradoxe. Nous sommes les plus heureuses au monde d'attendre la vie mais tout aussi démunie face à ce qui nous arrive et dont nous sommes la principale protagoniste. 




On s'affirme dans nos choix, nous sentons déjà mère. Depuis que ce bâtonnet s'est affiché sur ce test urinaire, on ne voit plus vraiment les choses pareils. Réflexe protecteur ou instinct de mère, on fuit tout ce qui nous affecte, tout ce qui pourrait nuire à notre nid en devenir. 9 mois n'est pas de trop pour tout mettre en place en même temps que nos raisonnements de parents. On essaie de se rassurer face au bouleversement qui nous attend. On s'assure que rien ne va manquer, que nous sommes parés à toute éventualité, prêts à tout anticiper. On se tire les cheveux pour ne rien oublier, pour penser à tout et au mieux pour bébé. Ca nous rassure, nous réconforte en espérant que cela nous rendra plus fort, plus prêt et rendra plus doux le cataclysme que demeure l'arrivée d'un premier enfant.







Puis...Les mois passent...On souffle...

 On se détend, on relâche la pression et on profite de l'instant...
On reste envahit par un sentiment de plénitude et de sérénité la majeure partie du temps. 
A quoi bon après tout , nous ne savons pas de quoi sera fait demain et on s'est assez fait confiance pour affronter ça ensemble et ne pas douter de nos lendemains.




Devenir parent nous apprend à relativiser, à lâcher prise, à s'émanciper de l'image de perfection de la famille parfaite que la société s'efforce de nous donner, à se faire confiance, à positiver, à se serrer les coudes, à ne pas perdre de vue l'essentiel, à accepter de ne pas pouvoir tout contrôler, à se laisser porter par l'inconnu et ce que la vie va nous apporter, à se lancer dans une grande aventure d'amour, maternel et paternel qui nous changera à jamais.


Nous ne serons pas des parents parfaits, tout ne se passera pas comme on l'avait imaginé, mais ce ne sera que du bonheur à l'arrivée. 


Alors en attendant, toutes sur la ligne de départ, le chrono est déjà lancé ! ;-)





Aux reines sans couronnes.





Merci au site www.kopines.com pour leurs illustrations.




"Vivement les vacances", "ah mais vivement le weekend", combien de fois pouvons nous dire ou entendre ce type de petites phrases à longueur de journée. Moi la première, qu'est ce que je peux et ai pu les répéter.. Mais est ce vraiment vivre que de vivre dans "l'attente de..."  ? Bon, vous me direz, lorsque notre travail ne nous passionne pas, lorsque les soucis du quotidien s'accumulent, lorsque plein de petits détails viennent nous pourrir l'existence, difficile de relativiser. Mais. Au final est ce que de vivre l'instant ou tout simplement de ne penser qu'au moment présent n'est pas une solution au bonheur ou tout du moins pour commencer "au mieux vivre". A trop vouloir se projeter vers nos activités du weekend, tendre toujours vers demain, penser constamment et irrémédiablement à la soirée du vendredi soir entre amis, au petit weekend en amoureux, au temps que l'on veut consacrer à ses activités favorites, au fait tout simplement de ne pas aller "travailler",  etc, est ce que nous ne passerions pas à coté de l'essentiel ?

Alors je ne dis pas qu'il faut se laisser vivre, ni ne plus avoir de projets mais juste faire l'effort, un tout petit effort, s'ouvrir un peu plus, échanger, sourire, faire en sorte de passer une bonne journée en compagnie des personnes qui nous entoure. Ne pas attendre pour dire ce qu'on pense, piquer une crise, décompresser, s'occuper ...ou pas, ne pas culpabiliser de ne rien faire, tout simplement vivre comme on l'entends et surtout ne pas se soucier des autres, du regard des autres. Vivre comme on l'entends, vivre pour soi puis vivre pour les personnes que nous aimons et apprécions. Passez du temps avec eux et savourez chaque instant. Une recette a tester, qui n'est pas garantie, je ne véhicule pas une vérité mais juste un sentiment, une idée et un ressenti. Et entre nous, qu'est ce que cela coute d'essayer ?!


"Tu devrais te déguiser en sirène ou t'acheter des sous-vêtements en filets de pêche"...me lancent souvent mes amis au sujet de mon chéri et son affection envers les vertébrés sous-marins à écailles ^^ !

Vous le voyez Brad Pitt au milieu de sa rivière avec sa canne à mouche, son frangin et son regard bleuté niai et lointain ? Et bien je retrouve cette expression de béatitude, mélange de fascination et d'excitation sur le visage de mon chéri pêcheur dès qu'il se retrouve avec une canne dans les mains face à un cours d'eau. Changez la rivière, le cours d'eau, la météo, le reste du monde, il reste en place et l'expression reste la même!

 Il entre en communion spirituelle et mystique dès qu'il aborde une rivière!

Brad Pitt dans "Et au milieu coule une rivière".
La pêche, c'est un virus transmis par la famille depuis tout petit. Les traditionnelles parties de pêche avec le frangin ont continués avec les amis ou seul, ont perdurés et se sont multipliées. On a  partagé nombre de veillées nocturnes et de pique-nique, sa canne à pêche toujours à proximité. Le sport est devenu un art. Il y a quelques mois, il a plaqué une carrière de commercial toute tracée pour suivre une formation et valider un diplôme de moniteur guide de pêche. Son  loisir est devenu son activité professionnelle, sa pratique s'est intensifié et cela ne s'est pas fait sans incidence sur notre petite vie quotidienne...

Quand on roule avec un  pêcheur au volant, il faut s'habituer à sentir un léger écart de route lorsqu'on passe sur un pont généralement, et à voir sa tête et son cou subir une torsion! Pas d'inquiétude!
C'est seulement pour regarder l'état, la couleur, mais aussi la profondeur,  l'intensité du courant et la présence de pêcheurs, autant de données de la rivière qui passe en dessous. Puis, si le bilan est positif, il y a le moment où il s'exclame: "Là, il y a du cover" ou "Ca, ça pêche !!" avec frénésie!
Peu importe où vous vous rendez, en tant que femme de pêcheur, il faut vous attendre à ce que mademoiselle la canne, toujours avec lui, fende la surface du moindre cours d'eau qui traverse le coin. Vous ne chercherez plus les belles tables ou les beaux musées  lors de vos visites mais le tracé des rivières sur la carte !

Avoir un homme passionné de pêche à la maison, c'est aussi s'attendre à se trouver tôt ou tard nez à nez avec des hameçons plus ou moins dangereux à des endroits où on aurait jamais JAMAIS voulu en voir. Sachez que si un petit hameçon d'à peine 5 millimètres n'est pas très menaçant, un trident (qui porte trèès bien son nom) est conçu pour ne pas ressortir de votre chair si il devait s'y planter. "C'est justement tout l'intérêt" comme dit chéri pêcheur ^^ ! Ah ah ah ben ouai...Sauf que quand c'est votre fesse gauche un soir en glissant dans son lit douillet (ou la paupière de l'oeil comme la vécu ma veinarde de belle-soeur ) qui ressent une vive piqûre et découvre un de ses crochets, la potentielle idée de vous retrouver face aux urgentistes pour vous faire retirer le crochet qui veut pas ressortir vous fait vite perdre votre sang froid! (comme ma belle-soeur qui a débarqué aux urgences en tenant le fil pour éviter que ça paupière ne se referme dessus ^^)  !

Heureusement pour cette fois-ci, plus de peur que de mal, il était très petit mais une sacré leçon sur le rangement de son matériel et l'innaceptable présence de ce corps étranger menaçant dans mon espace de douceur  s'est imposée ! Ces fameux hameçons très petits, très fins s'accrochent  partout très facilement et chéri les manipulant et les transportant quotidiennement redouble de vigilance...mais il arrive... quelquefois...que j'en retrouve sur les vêtements, sur le sol ou...

Comme ce fameux matin ou chéri boit tranquillement son café attablé quand il entend un bruit très familier comme celui que produit un crank au bout de la ligne (poisson nageur artificiel à la forme trapue ornée de tridennnts). Après avoir scruté la pièce autour, il se dit que s'il commence à entendre les bruits des leurres dans sa tête, il serait peut être temps de freiner sérieusement les sessions de pêche ^^. Devant lui, notre petit chien de berger, couché, le dévisage avec des yeux ronds interrogatifs se met à agiter la queue et, avec elle,  accrochée dans les poils, un énooOOorme crank de la taille d'une main qui se balançait de droite à gauche ! (...)

Au final encore, plus de peur que de mal et une grosse rigolade  après les sueurs froides, et le moment de panique à la potentielle imminente visite chez le véto et sa facture à 3 chiffres.





Ca pour rire, on rigole...LOoooOooooOL !

Surtout quand il enfile les waders pour aller pratiquer son sport favori: la pêche en float-tube ! Il faut dire que quand on a été habitué à voir chéri rentrer en pantalon à pinces et en chemises cintrée, ça change !!  

 Mais de quoi s'agit-il me direz-vous ?? 

Les waders  sont une sorte de combinaison en caoutchou qui s'enfile comme une salopette verdâtre (et oui "camouflaaaaage oblige") et qui isole de l 'eau lorsqu'elle est très fraîche comme quand il s'en va pêcher à 5h du mat en plein hiver par exemple ! Le float tube, quant à lui, est une sorte de "siège-bouée" qui flotte sur l'eau et dans lequel on s'installe pour pêcher. Ajoutez un homme en waders sur un float tube et c'est le combo de la mort du glamour !!



En tant que femme de pêcheur professionnel comme moi, il faut aussi s'attendre à voir arriver  son homme la plupart du temps dans des vêtements confortables et pratiques informes et moches. Ca me rappelle le sketch de Florence Foresti sur le beau et le pratique...Allez le voir vous comprendrez mon combat ^^ :Florence Foresti , c'est pas beau mais c'est pratique!

Mais il faut parfois savoir s'abaisser à la nécessité de porter des vêtements adaptés mais...c'est duur !! D'ailleurs je compte bien sortir une ligne de vêtements pour pêcheur saillantes, aux "coloris camouflages" en créant une combinaison qui fusionnerait avec la peau pour garder un minimum de tenue et de confort pour les mouvements. Je l'appelerais "Flow-tube" (Faut que je pense à aller déposer le brevet demain!). Mais l'avantage c'est qu'en tant que femme de pêcheur quand arrive le samedi soir et que Chéri enfile un jean ou une chemise, c'est vous qui avez un sourire béat sur le visage toute la soirée: Un grand moment d'émotion et de nostalgie trop court !

Avoir un chéri passionné de poissons, c'est aussi risquer de se retrouver avec un hameçon, un trident ou un crank (sourpriiiz) au bout des doigts  en mettant la main dans ses affaires ou dans sa boîte à gants. C'est aussi voir vos magazines féminins "Glamour" et "Marie Claire" cotoyer les "Passion Carnassiers" ou "Pacific pêche"  auxquels vous avez essayer de vous intéresser mais que vous avez dû rapidement refermer au risque de succomber à une crise d'endormissement aigüe. C'est aussi s'habituer à entendre des expressions qui ont envahis notre quotidien mais aussi la carrosserie de sa voiture comme "ça pêche en permanence" ou "I love fishing" (oui oui en stickers) en référence à son blog de pêche où ca cause pêche,pêche,& re-pêcheBlog ilovefishing.

Il faut aussi s'attendre à des discussions surréalistes:

-"Oh la la c'est les sooooldes, j'ai trop envie d'aller les faire !!"  M'exclamais-je tout en émoi il y a peu.

-"Ne m'en parle pas!" Me répondit chéri pêcheur tout excité lui aussi...à mon graaaaand étonnement ... 
(Je pense qu'il troquerait bien un doigt pour éviter de m'accompagner dans les magasins).

"J'ai reçu le magazine Pacific Pêche, j'ose pas l'ouvrir !".
 (...)



Je vous laisse deviner où je puise l'inspiration pour les cadeaux de noël ou d'anniversaire car j'ai compris depuis longtemps que nooon, ce bijou ou ce pull ne font pas le poids face à un moulinet shimano ou une canne fantasista... D'ailleurs vous auriez dû me voir aller chercher la canne à pêche de compet' qu'un de ses amis pêcheurs m'avait conseillé, après le travail en talons et apprêtée, dans la miiiiinuscule boutique de pêche du vendeur qui n'arrêtait pas de me rapeller que faire cogner le bout de la canne au plafond comme je venais de le faire 3 fois d'affilé risquait de causer sa mort prématurée... alors pourquoi tu vends des cannes à pêches si longues dans une taverne au plafond si bas ??? LOL

Quand d'autres choisissent d'accrocher un collier de fleurs, une peluche ou un chapelet, le pêcheur, lui, suspend  un leurre à son rétroviseur en se défendant face à mon regard dubitatif : "C'est un cadeau de mon ami pêcheur Bastien, ce leurre a  une longue histoire et vient de loin". Ah ^^




En parlant de ses amis pêcheurs, ils ont un slogan fédérateur: "Ca pêche en P-E-R-M-A-N-E-N-C-E" ! (Big up à la dream team du BPJEPS ;-)  Si il vous arrive de les avoir autour de la table, comme moi, il est vain d'essayer d'entrer dans la conversation... sauf si vous pouvez discuter la forme et le mouvement d'un leurre pendant trois quart d'heure en maitrisant la grande étendue des termes techniques !


Mais...

Mon chéri pêcheur, c'est un amoureux de la nature, un rêveur et un artiste.

Il me raconte la rivière comme si elle existait en tant qu'être à part entière.Il a un profond respect pour elle et les poissons qu'elle lui met dans les mains. Il les scrute, les observe, les étudie et les libère. C'est un spectacle qui m'émerveille toujours autant. Il met un  point d'honneur à pratiquer le NO-KILL et libère toujours ses prises. Il s'indigne quand il découvre des cadavres de poissons que "des viandars" ont massacrés juste "pour le plaisir".

Il peut se lever à 7h du matin pour aller pêcher et venir me réveiller deux heures après avec le sourire et des croissants. Souvent, il rentre en chantant, simplement heureux et comblé d'avoir eu une belle prise. Il peut préparer un panier repas en 10min et allumer un feu en moins de temps qu'il ne faut pour le dire; m'emmener dans un coin quasi-vierge nous laisser  bercer par le clapotis de l'eau jusqu'à la tombée de la nuit... Il déteste les jeux vidéos, la société de consommation et les biens matériels préférant se nourrir de moments uniques "bien plus riches".


Il me dit que la rivière lui a apprit l'essentiel: la patience, l'humilité, le respect de la nature et la persévérance.

Alors  il essaie de partager ses valeurs et son art avec les plus jeunes comme avec les plus confirmés en proposant des guidages de pêche où il livre ses secrets pour la préserver et en retirer le meilleur.



Je vis avec un pêcheur, et  parfois ça détonne entre nous, mais je n'échangerai ma vie pour rien au monde.


A Bastien.


 www.fishandlove.com




... on voyage un peu avec eux :) Mes parents sont partis la veille de la fête des pères pour les Canaries, à Ténérife exactement. Pour vous recadrer un peu, il faut savoir qu'ils connaissent la France par cœur mais n'ont pris que très rarement l'avion et encore moins partis à l'étranger. Que comme TOUS les parents, lorsque toi tu pars en vacances tu te fais harceler quand tu ne donnes pas de nouvelles... Le dimanche matin donc, petit mail à "pôpa" et là j'attends, 12h, 14h, pas de nouvelle, bon. 17h, quet chi! 20h, nada, second mail *oui vous me direz fifille s'inquiète*. Lundi 15h, un mail, OUF -> "Les Canaries c'est le paradis, bisous". OK ! O_o traduction: "MAIS lache nous!!!" j'ai bien compris le message :)

Mes jolies-parents sont partis en Islande et nous ont gratifié d'un très guttural "góðan daginn" à leur arrivée !  Et je peux même vous annoncer qu'une scène du nouveau James Bond se passera en Islande, Ha, Ha !!!
Tout ça pour dire qu'on assiste aux préparatifs, on reçoit des cartes postales ou des photos grâce aux iphone, tablettes et autres merveilles technologiques, on admire les paysages, on écoute leurs aventures et excursions (on a vu des baleines, *oooh* on a marché sur un volcan *aaah* !!!! ) et ... on finit pas partir a notre tour ! :)
♥ ♥ ♥ ♥





Ce n'est pas forcément réservé aux enfants. Nous avons tous nos petits rituels, et je persiste en ne stigmatisant pas les habitudes comme synonyme d'ennui et de tue l'amour. Il en existe certaines que l'on ne raterai pour rien au monde et tout commence parfois avec des gestes simples comme son petit café du matin, le bisou d'arrivée ou de départ de la maison, le gouter inventif du weekend : salade de fruit ou pain de mie au miel et à la confiture ci-contre ;) écouter la musique en cuisinant, bricolant, et etc.

J'avoue néanmoins que certaines habitudes peuvent virer "manies" et là soit on prend le parti d'en rigoler, soit ça énerve l'autre au plus au point. Des trucs bizarres lorsque l'on commence à vivre à deux on en découvre toujours mais les débuts sont en générale très folklo.

Et le summum, c'est lorsqu'avec Eva on se partage ses moments là, "et le tien y fait quoi?", "bah, il a la phobie des abeilles, des guêpes, ...", ok. "Bah moi il veut qu'on utilise deux torchons, un pour la vaisselle, l'autre pour les mains", ok ..."il est pas trop trop doué en bricolage en fait", ... "il se douche le matin", et tout ça anecdotes à l'appui (que je n'exposerai pas ici sous peine de gros ennuis), mais qui nous fait bien sur beaucoup rire.

Pour ma part, (autant que j'en prenne pour mon matricule), je ne ferme pas les tiroirs, je frotte mes pieds dans le lit avant de m'endormir, je n'ai jamais de monnaie, j'ai des pitits défauts de langage, ... ça ira là non ?!

Au final, tout ça pour dire que les habitudes sont pour moi des repères et moments souvent agréables dans le quotidien, mais peut être que l'Amour joue son rôle là dedans et que ce qui nous touche positivement nous, en agacerai au final plus d’un ou plus d’une.


Les beaux jours...

Quand ils arrivent c'est toute mon adolescence qui me revient en pleine figure ou plutôt...par petites touches.
Il y a bien sûr le doux chant des pious pious qui se fait plus intense de jour en jour. On les voit voleter et se poser sur les arbres ou sous les tuiles des toits s'activer consciencieusement  avec une énergie et une impatience contenue toute la saison d'hiver.Visuellement, le paysage se transforme,prend forme, on le scrute avec attention au volant quand on traverse les grandes étendues de vignes dont les feuilles nous avaient déjà fascinés à l'automne devenant orangé, rouge vif puis jaune d'or avant de tomber. Les branches s'intensifient et se parent de feuilles bien vertes et  les premiers bourgeons apportent les touches de couleurs qui s'épanouiront au cours des semaines suivantes. C'est un éternel recommencement, qu'on accueille toujours avec le même empressement, la même excitation chaque année. Un émerveillement.

 Il y a un parfum d'adolescence dans ses changements. Je repense à l'arrivée des grandes vacances, les parties de football dans le lotissement avec tous les voisins, les regards en coins échangés avec LE garçon qui alimenteront les 3/4 des conversations avec la copine. Le soleil qui ne se couche jamais car même si la lumière n'est plus après 22h, la chaleur elle, reste. Je me souviens de ce sentiment de liberté, cette pluie chaude les soirs de canicule, ses sursauts de tonnerre, ses éclairs de couleurs , les longues heures de rêverie jusqu'au bout de la nuit le casque du baladeur vissé sur les oreilles persuadé que cette chanson que j'écoute et réécoute à cet instant résume à la perfection ce que je ressens dans mon coeur d'adolescente...
Et pourquoi personne ne le perçois? Et ces moments toujours trop courts à faire connaissance en discutant encore et encore dans les villas inachevées et les ruisseaux comme autant de labyrinthes dans lesquels on aimerait se perdre à jamais avec ses amis comme seul repère, les parents qui ne comprennent rien à nos rêves et nos espoirs, les virées entre potes et ce sentiment d'invincibilité, mes bras qui enlacent son torse cheveux aux vents sur sa bécane.... Il pourrait m'emmener au bout du monde, je ne protesterais pas...Lui.Lui, il me comprend.

"Profites, profites !! 16 ans est le plus bel âge dans une vie !" n'arrêtions pas de nous dire...
Mais ça, on ne le comprends vraiment que quand c'est finit...
A chaque été qui s'éveille, il me revient parfois dans des embruns magiques ce doux sentiment d'insouciance enfantine:




 "Un jour, bientôt, ma vie sera grande et belle, je serais libre comme l'air de l'été qui revient...."


Oui, j'ai beaucoup de mal a ne pas faire mourir mes plantes intérieurs, parce que celles de la terrasse se portent plutôt bien, (va savoir). 

Elles arrivent pimpantes, bien redressées, avec de jolies petites fleurs ou feuilles ... et finissent tout d'abord dehors hein ^^ dés fois que le grand air puisse y faire quelque chose mais c'est déjà trop tard, elles se retrouvent toutes inlassablement à la poubelle.

Donc j'ai trouvé la solution, ...  je les fais sécher ... comme les roses, hihi ! :) je plaisante, je m'en fait juste offrir plus souvent, voilà, restons positifs!
Je tiens a préciser que je respecte scrupuleusement les indications fournies par la/le charmand/te vendeur, papa/maman, jolie papa et maman, et ... et ... et vérifie même parfois sur le net. Ça n’empêche que j'ai déjà réussi a faire mourir du lierre... et vous remarquerez que mes cactus ont une salle tronche, ...


" T'es du Nord en fait? " Non de l'Est, " Aaah Alsacienne !!! " Heuuuu ... Nan! Changer de région, c'est s'acclimater, s'adapter, se re-faire des amis, essayer de se faire comprendre et déchiffrer les expressions de son entourage, de ses nouveaux profs et j'en passe.

Au final on passe un cap, on fini par faire chantonner quelques mots, on se joue d'expressions comme " se quicher ", " de suite à droite " et puis on retombe au niveau zéro au moment de rencontrer sa belle famille face à " il est giron " ou " la chaise est de guingoye " ou encore " arrêtes de t'éspépisser " O_o ... s'ensuivent de gros blancs ou de lourds regards en coin vers ♥ " Help ! ils vont me prendre pour une débile ".

Aujourd'hui, je dis encore systématiquement " là bas " même si c'est " là-haut ", je clanche une porte, je touille mon café,  l'eau du robinet peut trisser, je beugne ma table basse en passant l'aspirateur ... et suis toujours avec le même homme, ouf :) Entre mes expressions lorraine et mes petits défauts de langage je le fais beaucoup rire d'ailleurs. Sans compter ma belle-famille et mes amis. Mais nous en avons tous non ? Des défauts de langage ? Je suis la seule dans ce cas, ou ?!!!

Alors allons jusqu'au bout, je pousse du "O histe" au lieu de "O hisse" lorsque je porte quelque chose de lourd, ... et dis " c'est un peu près ça " au lieu de " à peu près " ... voilà, voilà.

Au final, j'ai un accent ou pas ? Et bien pour les sudistes, ils sentent bien que je ne suis pas de la région mais n'insistent pas trop et dans l'Est, ils me disent " Oooh mais comme tu as pris l'accent du Sud !! " ... hann ... ou je vais, qui je suis ?!  ^^


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